17 octobre 2005

Retour Puyo / Quito







Cette fois la grande aventure a bien pris fin, les bruits nocturnes des maisonnées de Tanguntsa me manquent déjà... le chant des mères a leurs enfants, les sourires des enfants et leurs jeux, le rire chantant des femmes qui fusent d'un coté à l'autre du village, la fierté des hommes, la douce harmonie de tanguntsa qui cache aussi une tristesse...

Car derrière cet aspect, on ne peut s'empêcher de se questionner sur la volonté d'établir ce contact avec notre monde et la stratégie présente derrière l'établissement de ce contact. Et la notre monde a une lourde responsabilité:
- le problème n'est pas l'acculturation qui est au contraire le nutriment nécessaire à toutes cultures, que ce soit entre tribus ou en rapport avec le monde (ce ne sont pas les shiwiars qui ont inventé le curare, mais l'utilisent et l'acquierent par des schémas commerciaux spécifiques et cela détermine une de leur technique de chasse)
- Mais ce qui est dit sur leur site http://www.ikiam.info "Aidez nous à conserver notre dignité", je ne peux m'empêcher de sentir une forme de dépit derrière ces tristes termes....
- Pour finir ce qui donne espoir est justement qu'il est dit également sur leur site ceci:
"...Mais nous sommes à un carrefour de notre évolution, car nous savons que nous devons nous adapter pour pouvoir résister aux pressions du monde extérieur. En tant qu'êtres humains nous pensons également avoir le droit à l'éducation et à la santé, et nous nous battons pour défendre nos droits. Nous espérons que l'Expedition Ikiam nous permettra de réaliser les changements que nous désirons accomplir, nous permettant de nous intégrer dans le monde moderne tout en conservant nos traditions et notre mode de vie."

Et la politique adoptée dans ce sens par la communauté Tanguntsa me donne espoir, elle bénéficie chaque jour d'une reconnaissance plus importante pour ce qu'elle est, de la part de l'etat équatorien, ce qui n'est pas rien car leur permet d'être propriétaires de leur terres et de garantir leur autonomie; mais afin de nourrir un dialogue permanent avec cet état, la politique d'éducation à la fois de la langue espagnole et la langue écrite shiwiar apparue il y a trois années, et de la culture shiwiars pourraient garantir la perpétuation de leur mode de vie auprès de leurs jeunes générations....

Pendant que ces pensées traversent mon esprit, les paysages défilent sur mon côté et je réalise à quel point je me suis profondément enfoncé dans ce pays, si bien qu'entre hier et aujourd'hui, j'aurais traversé la moitié du territoire équatorien de la frontière péruvienne à sa capitale, révélant ainsi la diversité incroyable de ses paysages et villes et de ses cultures....


N.b: n'hésitez pas a revoir tous les posts de la semaine passée, le blog a été enrichi des photos!!!

1 commentaire:

Valéry Grancher a dit…

Non je ne l'en lèverais pas pour la même raison que tu mentionnes, et cette notion est présente chez les shiwiars qui reprennent peu à peu confiance en eux et deviennent actif au regard de leur culture et du monde qui les entoure.
En fait cette déprim les a poussé à se radicaliser sur leur identité plutôt que disparaître et s'intégrer en se diluant...
Cela est un point extrêmement positif ...