Un lien entre le peuple Shiwiar, vivant en Haute-Amazonie,
et le Palais de Tokyo, site de création contemporaine, à Paris.
Un projet de Valéry Grancher 2005
15 octobre 2005
La fiesta
Cette fiesta faite en mon honneur, le dernier jour avant mon départ fut très intéressante:
- Tout d'abord l'arrivée des quichuas de chona:
Gonzalo le chef des shiwiars s'est assis sur son tabouret au pied de son pilier où sont accrochés sa carabine, sa sarbacane, son pot à curare, son carquois ect...
Il était là assis impérieusement, le sceptre debout tenu de la main gauche (une courte lance de 1m 20), le regard fixe, dur, il toisait le chef quichuas assis sur le banc de la partie 'homme' de la demeure. Ce face à face assez inquiétant a duré une bonne heure avant qu'une seule parole ne soit dite...
Pendant ce temps les femmes à tour de rôle font boire de la chicha à Gonzalo et le chef quichuas, Pascual derrière le mirco de la sono hurlait en espagnol "compagnon, amis, cette fiesta est dédiée à nos amis quichuas de chona, et à Valéry qui part demain à Puyo, puis Quito, puis l'Europe et Paris...."
Les épouses des quichuas étaient assises sur les bancs du côté femme, ne disaient mots et étaient parfaitement immobiles.
- Puis la fiesta démarra:
Se fit entendre une salsa endiablée qui commencait toujours par les mots "Amigos, compañeros quichuas, dansons sur la salsa de amazonas....", etla musique si bizarre était elle, mélangeait instruments indigènes et rythme salsa...
Finalement la chicha fît son effet, l'ambiance s'est détendue: les femmes tiraient les hommes par la manche de leur chemise ou tee shirt, et, les amenaient au centre de la demeure pour une danse folle.... Elles sautillaient telles des grenouilles sur une poêle à frire, tournaient sur elle même vers la droite puis vers la gauche tout en tournant autour de leur partenaire... Les hommes font les mêmes mouvements autour des femmes....
Le plus surprenant fut que parfois ce sont les maris qui m'invitaient à danser avec leurs femmes (certains ont deux épouses voir trois), qui riaient autour de moi, s'emparaient des parures dont j'étais orné et jouaient à me tirer par le cou au travers de la demeure en criant "Il est un shiwiar, regardez le ! il est comme nos hommes avec ses parures et il a tué un toucan à la sarbacane, il est un shiwiar !" et tout le monde riait et moi de repondre "Makite, Makite" (merci, merci)....
Puis, plus tard dans la nuit, il y avait du marivaudage dans l'air: On entendait des rires féminins, des gloussements et des râles dans les bosquets alentours, sur la rive du Rio Grande, et on voyait revenir un couple tout goguenard... et ainsi durant la soirée, plusieurs couples s'éclipsaient... (je vous rassure, il n'y a pa eu d'adultère ce soir là)....
Tout le monde a fini par être totalement ivre de chicha, et la fiesta s'est terminée tard dans la nuit....
Les quichuas ont dormi à Tanguntsa, pour retourner à chona pour acceuillir mon avion...
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