02 septembre 2005

L'US Patent Office admet son erreur et annule les brevets déposés sur la plante sacrée "AYAHUASCA"




Cet épisode survenu le 4 Novembre 1999, prouve la combativité des indiens Jivaros et leur efficacité. En effet si cet épisode date un petit peu, il n'en est pas moins typique. Les Shuars et Ashuars, ainsi que toutes les communautés Jivaros ont su dès les années 60 s'organiser en confédération (dont vous trouverez les liens sur la droite de cet écran) leur permettant de défendre leurs territoires ancestraux et influer fortement sur la politique de leur pays:
Le dernier épisode en date étant l'éviction du Président de la République équatorienne le printemps derniers, pourtant élu grâce aux suffrages apportés par ces confédérations indiennes. Il fut évincé car tout simplement, jugé trop à la solde du FMI et pas assez attentif aux intérêts de ces confédérations...
J'en profite aussi pour rappeler que ces confédérations indiennes fondées dans les années 60 ont largement influencé les sandinistes du Nicaragua et les zapatistes du Chiapas...

Mais revenons à cette plante "AYAHUASCA":
En fait il ne s'agit pas d'une plante mais d'une mixture sacrée élaborée à partir d'écorces, de racines et de lianes infusées. Cette concoction sacrée est utilisée dans tous les rites chamaniques Jivaros et a une importance quasi centrale dans leurs croyances. En effet ces indiens ne traitent pas la réalité comme nous le faisons, de façon analytique, mais considèrent que les rêves et les hallucinations provoquées par cette concoction représentent la réalité au contraire de la réalité perçue en 'pleine conscience' (je met des guillemets car ce concept nous est propre) qui elle est mensongère, et cette concoction est prise lors de toutes les cérémonies.
On imagine l'importance donc de ce breuvage, mais voilà qu'un citoyen américain a eu la bonne idée de breveter dans son pays "l'ayahuasca vine"; en réponse de quoi les confédérations indiennes n'ont pas manqué de faire remarquer que la Banisteriopsis caapi est native de la jungle amazonienne, et par le biais d'un avocat tout aussi américain, n'ont pas hésité à révéler les erreurs dans les documents relatifs au dépôt de brevets et à en exiger l'annulation auprès du PTO. L'US Patent Office s'est basé sur le fait que dans le dépôt de brevet, la Banisteriopsis caapi était mentionnée comme 'connue et disponible', or cette plante était déjà utilisée à cette fin (la mixture en question) par des milliers d'indigènes en Amazonie, les brevets furent purement et simplement annulés.

Il est remarquable de constater comment des personnes jugées primitives ont su récupérer nos stratégies à leurs propres fins si aisément...


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