17 septembre 2005

"Comment vivre ensemble"


Sur le delta du Waouri, Douala, Cameroune

Je ne cesse de penser à cette question sous ses différents aspects:
De mon point de vue et du point de vue des indigènes qui vont m'accueillir, et un terme ressort en permance: 'rythme'
Car au delà des questions des différences culturelles, des problèmes de langages, de communication, je pense que les relations interhumaines générées dans un tel contexte seront essentiellement basées sur la synchronisation des différents rythmes individuels...
Car si je suis discret, et je ne serais pas moins observateur, et l'activité d'observer va conditionner beaucoup de choses au niveau de mon rythme de vie; de la même façon je serais observé, analysé par les indigènes et cette activité pertubera certainement leurs rythmes propres. J'ai l'intuition que ce phénomène pendant mon séjour ne s'éternisera pas, car fatalement et inexorablement il y aura une synchronie de nos différents rythmes pour arriver à un rythme commun.

Si ce post reprend le titre du premier cours de Roland Barthes au Collège de France en 1976, c'est que Roland Barthes expliquait et décrivait très bien ces phénomènes, il avait même défini un terme: "idiorythmie"
Dans ce cours, il parle aussi bien des expériences monastiques (en effet certain moines vivent en communauté fermée, isolée et restreintes, et il citait l'exemple de certains moines bouddhistes au Sri Lanka...) que des sociétés, des phalanstères, familles ou couples, il s'agit principalement du "vivre ensemble" des groupes très restreints, dans lesquels la cohabitation n'exclut pas la liberté individuelle...
Et plus je pense aux conditions de mon immersion, plus je pense que je vais faire l'expérience d'une sorte d'idiorythmie, et je me demande même si cette expérience ne me mènera pas, pendant mon séjour à une forme d'ascèse...

Si tel est le cas, cela sera bien la première expérience ascétique de ma vie...

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