Un lien entre le peuple Shiwiar, vivant en Haute-Amazonie,
et le Palais de Tokyo, site de création contemporaine, à Paris.
Un projet de Valéry Grancher 2005
15 avril 2009
Des Indiens de Colombie massacrés par les Farc
Je vous invite à lire cet article publié par le journal Libération:
Ces massacres ont lieu dans les régions frontalières entre la Colombie te l'Equateur, en pleine Amazonie plus au nord de mon lieu d'expédition....
Pourquoi ce sont toujours les peuples premiers qui doivent payer le prix fort de nos dérapages ?
"Des Indiens de Colombie massacrés par les Farc
Une fois de plus, les Indiens de Colombie sont plongés dans une «guerre qui ne leur appartient pas». La semaine dernière, au moins huit membres de l’ethnie awá, qui vit dans le sud-ouest du pays, ont été enlevés, torturés puis tués «à l’arme blanche» par la guérilla marxiste des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), selon les autorités indiennes. Neuf autres Indiens, séquestrés au même moment, n’ont toujours pas réapparu. «Si les Farc retiennent des personnes, qu’elles les relâchent immédiatement», exigeait dans un communiqué l’Organisation nationale des Indiens de Colombie (Onic), mercredi.Au même moment, 10 autres Awás, qui fuyaient les lieux du premier massacre, étaient à leur tour assassinés.
Base de sortie. Il a fallu une semaine à l’Onic pour obtenir des détails de la tuerie, survenue dans une des régions les plus isolées du pays. La réserve de Tortugaña Telembí se trouve dans le Nariño, département frontalier avec l’Equateur, catalogué par l’ONU comme parmi «les plus touchés par la violence et les déplacements forcés» de population - dans un pays qui compte presque 3 millions de réfugiés internes. Sa côte sur l’océan Pacifique et sa végétation dense, trouée d’un réseau d’affluents, en ont fait une base de sortie des chargements de cocaïne. Outre les Farc et une autre guérilla d’extrême gauche - l’Armée de libération nationale (ELN) -, des milices paramilitaires s’y disputent le négoce. L’armée, mouillée dans des scandales liés au trafic, complète le sinistre tableau pour les Indiens et paysans pris entre tous les feux.
Le 1er février, ce sont les soldats qui ont d’abord fait irruption dans deux hameaux de Tortugaña. D’après les autorités indiennes, ils «ont obligé [les habitants] à les informer sur la localisation des guérilleros par différents mauvais traitements». Trois jours plus tard, des «hommes armés, avec des insignes des Farc» emmenaient une vingtaine d’hommes, de femmes et d’enfants du village, avant d’en assassiner plusieurs. Ils seraient revenus, le lendemain, chercher les enfants restés la veille. «Nous ne savons pas quel a été leur sort», précise l’Onic.
Seul le témoignage d’un rescapé avait permis de reconstruire les faits.
Exode. D’autres familles auraient réussi à fuir la zone, comme le font périodiquement les Awás - 200 d’entre eux auraient été assassinés ces dix dernières années, provoquant des vagues successives d’exode. Mais au moins 1 300 membres de la communauté se trouveraient confinés dans la réserve, coincés par la peur des mines et des combats entre les Farc et l’armée. Même durement frappés, les 21 000 Awás ne sont pas le plus fragile des 87 peuples indiens que compte la Colombie : d’autres, moins nombreux, sont menacés d’extinction. C’est pour exiger le respect de leur «droit à la vie»que des milliers d’Indiens avaient défilé en octobre jusqu’à Bogotá. Quelques semaines après, l’époux d’une des principales organisatrices de la marche était abattu par des soldats."
Valéry Grancher
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